La Tournée de l'innovation dans les territoires d'industrie recense les besoins des entreprises d'industrie pour innover et se développer à l'international.
La 1ère Tournée de l’innovation a fait une halte le mardi 1er octobre de 9h30 à 12h00 au Centre de Ressources en Innovation (CRI) de La Roche-sur-Yon, dans un écosystème tourné radicalement vers l’innovation.
Cet événement a été organisé par CESI Ecole d'ingénieurs Campus de Nantes.
Karim Beddiar, Responsable Recherche & Innovation CESI Ouest et Philippe Chauvet, Expert en PME - Manager de transition Cabinet ACTION RH OPERATIONNEL Pays de la Loire & Nouvelle Aquitaine étaient les invités d’honneur de la matinale qui s’est déroulée en deux temps.
L’atelier-débat au cours duquel chacun des invités est venu enrichir les présentations et les discours autour de l’innovation. La place de l’éducation, le rôle de la gouvernance, les freins et les leviers à l’innovation, les différentes formes d’innovation, le rôle de l’innovation, la place de l’innovation dans la dimension internationale ont été brossés avec précisions et conviction sur la base d’expériences personnelles vécues.
A la suite de cet atelier-débat, les participants ont été conviés à un forum café d’1h30 au cours duquel, les questions autour de l’innovation ont été l’objet de partage de points de vue, de mise en lumières des facteurs clés de l’innovation en PME/PMI.
Le témoignage de Philippe Chauvet, conseiller auprès des entreprises en innovation, a été très éclairant sur l'attitude et des croyances des dirigeants face à l'innovation. Il est souvent témoin :
- d'une autocensure «l’innovation ce n'est pas pour moi, on ne sait pas faire, c’est pour les grands groupes » ou d'un manque de légitimité ou de compétences. «Or, on est tous innovants et il faut se l’autoriser» répond Philippe Chauvet.
- d'un manque de temps qui empêche souvent d’avoir une vraie vision d’avenir. « Innover c’est voir plus loin que les problématiques du quotidien, il faut toujours se projeter, au minimum à 10 ans. »
- d'une autre erreur souvent faite par les PME qui est de croire que si on n’est pas dans le domaine technologique, on n’a pas besoin d’innover. « Mais l’innovation peut porter sur les process internes, la commercialisation, etc. Ce type d’innovation peut aussi entraîner une réduction des coûts. »
La question de la formation à l'innovation a été soulevée. La pédagogie par projets, des modèles moins académiques et plus axés sur la pratique, comme le proposent les écoles d'ingénieurs CESI et le CNAM, sembleraient mieux convenir aux petites entreprises.
L'embauche d'ingénieurs au sein des PME est aussi traitée. Un participant fait remarquer qu'il y a peu d'ingénieurs dans les PME, souvent faute de moyens ou de besoins. Un autre participant met en garde sur la surdimension des diplômes : les idées peuvent aussi émaner de n'importe quel collaborateur, quel que soit son niveau d'études. Un autre enfin suggère de chercher les expertises et les compétences à l'extérieur de l'entreprise si besoin. Le sujet du management fait alors surface.
Philippe Chauvet conclue ainsi : « Quand on a une idée il faut chercher à la mettre en œuvre sans limite, se former et s’entourer de partenaires si besoin. Il n’y a pas d’innovation sans remise en question du management. La première innovation est managériale. Les autres suivent. »
M. Karim Beddiar et M. Philippe Chauvet